Bon ce sera pas finit pour 2008, ça on en est sûr de chez sûr. J'en suis fort mâtin, mais bon. Et on en viendra toujours à la même conclusion: quels que soit le temps, le sang et l'eau que j'aurais perdus à rendre ce petit film aussi bon que possible, les gens ne prendront pas plus que les 2 minutes et quelques nécessaires pour la regarder d'un oeil plus ou moins distrait. Certains aimeront (le plus possible j'espère), d'autres n'aimeront pas. Rien de plus normal évidemment. Mais quand même, malgré tout, les critiques et remarques de dédain ne sont pas toujours faciles à entendre quand on s'est investi à mort.
Mais bon, actuellement, c'est plus la partie technique qui me prend du temps. La partie la plus ingrate parce que c'est celle qui parle le moins au grand public. Mais tu vois lecteur pour partir du rush original (et 3 petites heures de tournage en tout si je me souviens bien) et pour obtenir ce résultat mirifique, je peux t'assurer que j'en ai chier des ronds de serviette. La partie artistique ça allait. Le concept a été long à trouver si tu te souviens bien. Mais une fois que c'est fait, ça va relativement tout seul. J'ai mes couleurs, mes formes, mes idées, je sais ou je vais. Mais la technique, bordel, la technique. La chose qui consiste à passer pratiquement de l'idée au résultat (en l'occurrence insérer ces images colorées et fabriquées dans un monde réel en noir et blanc) ben c'est une vraie saleté.
Sur cette petite séquence de 75 images, soit 3 secondes, il y a du tracking 3D, puis du tracking 2D, puis de la stabilisation inversée améliorée (issue du tutorial du démon de Video Copilot), puis des layers Illustrator, des particules en vraie 3D, de faux reflets dans le sol, de vrais reflets dans le sol, de la rotoscopie, des masques, des pré-compositions, du stock footage, tout un tas de travail divers sur la couleur, des dizaines et des dizaines de layers, de l'apha matte et du luma matte et à chaque fois des problèmes à résoudre, des solutions à trouver, une créativité de chaque instant, une patience folle lorsque After Effects plante (et la CS4 plante environ 10 fois plus que la CS3. J'ai un net soucis avec l'Open GL). Et sous peine de passer pour un nerd barbare et barbant, vous pouvez pas vraiment sauter comme un cabri en direction de votre copine parce que toute geek qu'elle est, elle y piffera quedalle à votre jargon débile lorsque vous aurez trouvé une solution particulièrement brillante à ce problème qui vous bloquait depuis une demi journée.
Mais bon. C'est motivant, c'est stimulant, c'est désespérant parfois aussi, mais au final c'est vraiment gratifiant. Alors j'espère que vous saurez apprécier le résultat final à sa juste valeur bande de moules!
Bon courage et pense à tous ces réalisateurs qui passent des mois à fond dans leur film et qui se font casser (entre autres par nous) après...