Sobe in distress, Rainbows in motion

En ce moment c’est la grande promotion pour les work in progress. Celui-là est un peu particulier parceque le projet est particulier. Petit rappel des faits : Je participe au concours Sobe il y a un peu moins d’un an. La vidéo finie je la montre sur le net et les critiques sont unanimes : la partie dansée est trop molle. Du coup, comme à peu près au même moment je débute à Zoomslide et qu’ils ont une Panasonic HVX-200 à disposition je me dis que je vais refaire le clip mais en HD. En août, après plusieurs reports on tourne la version HD. Malheureusement (ou heureusement) le boulot m’empêche de finir la version HD avant la fin du concours. Tant pis me dis-je, au moins j’aurais une version de Sobe qui me plaira. Et contre toute attente, je remporte ce concours ! Ni une, ni deux, mon sang ne fait qu’un tour, je dois produire des vidéos pour MTV. Encore du retard. Couplé au fait qu’il est presque impossible de monter des rushes tournés avec OnLocation (impossible d’avoir un playback fluide, alors quand vous devez monter 3 flux HD en parallèle, autant dire que vous voyez une nouvelle image toutes les 30 minutes). D’autres projets venant prendre le dessus, plus un sentiment d’abandon, le manque d’envie, etc. enterrent un peu plus le projet.
Puis j’arrive à la conclusion suivante : quel intérêt de faire une nouvelle version d’une pub (après tout Sobe faisait partie de la campagne de promotion pour un produit de Pepsi) si je ne suis même pas payé pour ça ? L’amour de l’art, ça va bien 30 secondes dans le domaine de la pub. Du coup que faire ?
- abandonner le projet ? Tentant, mais non, j’avais toujours le désir de voir la partie dansée montée et insérée dans un petit clip.
- Continuer avec le trip energy drink, mais en inventant une nouvelle boisson. Facile à faire, mais du coup pas très intéressant.
- Trouver un tout nouveau concept qui parvient à s’accommoder à un script tourné pour autre chose à l’origine (grosso modo, une jeune fille s’échauffe dans une salle de danse, elle boit un truc, on assiste à une séquence de motion graphics et elle se met à danser, en étant démultipliée).

Evidemment la dernière solution a été adoptée. Mais c’est également la solution la plus complexe. Des semaines de réflexion intense, j’ai échangé de nombreux mails avec mon pote Karim pour que nous puissions trouver quelque chose. Rien. Que dalle. Nada. Assez déprimant. Des pistes sont testées, comme celle, suggérée par Julie, d’une boisson qui démultiplie les gens, intéressante, mais qui bizarrement ne m’inspire pas.
Et puis soudainement, sans vraiment comprendre pourquoi, le mot Arc-en-ciel me vient à l’esprit. Un mot. Un concept graphique. Couplé à l’envie de voir ce que Adobe Illustrator avait dans le ventre. C’est décidé la séquence graphique sera une plongée d’une fabrique à arc-en-ciel, le trajet d’un petit rayon de lumière séparé par le prisme de la bouteille et qui séparera les Julie en trois. Le tout avec des couleurs vives et puissantes, des formes basiques faites sous Illustrator (je commence à peine, mais j’apprécie la puissance du logiciel, permettant une autre approche du graphisme comparé à Photoshop). Rainbows in motion était né ! J’aime bon parceque le concept s’éloigne radicalement de la pub sans pour autant s’avérer être un gadget par rapport aux séquences filmées. C’est une leçon pour nous tous. L’écriture à posteriori et la merveille du montage peuvent faire bien des choses. Toi-même tu sais.