Times are a-Changin’


En ce moment de disette motion graphique, j’ai envie de parler de moi, de mon rapport à mon art, à la vie, à la mort, croix de bois, croix de fer, tout ça.

La plupart d’entre vous l’ignorent mais en ce moment j’écris un scénario avec une amie anglaise (la formidable Clare pour ne pas la nommer). Pas n’importe lequel, mais un scénario de long-métrage. Un truc qui sera forcément formidable, on a jamais vu ça et patati…

Mais je ne suis pas là pour parler de ça, mais plutôt d’une conversation qui a suivi l’envoi d’un work in progress au non moins formidable Khoral. La discussion tournait autour de mes ambitions personnelles, de la tournure qu’avait prise ma carrière ces derniers temps, s’éloignant nettement de la fiction pour se recentrer sur le visuel, le graphisme et le fait qu’il me manquait une vraie fiction réussie dans mon portfolio. J’ai bien 2 ou 3 trucs que je considère comme intéressant, mais rien de véritablement abouti.

A l’heure actuelle, je sais manier une caméra, composer un cadre, trouver des idées de mise en scène, découper une scène, visualiser et projeter un concept. Je sais monter, étalonner, truquer. Bref, j’ai un bagage artistico-technique que je considère comme conséquent, mais il me manque le principal : les mains dans le cambouis du narratif. Tout ça parceque je me suis plus ou moins délibérément éloigné de ce qui me branchait au départ : raconter des histoires. J’ai passé toute la fin de mon adolescence à écrire des dizaines de nouvelles, des trucs, des choses diverses et variées. A peu près toutes sont illisibles aujourd’hui, mais j’ai acquis je pense un bagage narratif honorable et j’ai le sentiment d’avoir un peu perdu tout ça de vue en me focalisant sur les clips, les pubs et autres essais esthétiques.

C’est une bonne école, formatrice et tout, mais ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est l’art de Raconter.
Or, voyez-vous, ce cher Khoral partage sa vie avec quelqu’un de formidable aussi (tout le monde est formidâââââble dans mon entourage qu’on se le dise) qui a une petite sœur (formichose évidemment). Cette petite sœur a un copain. Ce copain – qui est sans aucun doute formidable, mais je n’ai jamais eut l’insigne honneur de le rencontrer et n’oubliez pas que je n’habite plus en France depuis bientôt un an, comme le temps passe vite – est également réalisateur. Le hasard faisant drôlement les choses, il a participé au concours Sobe dont le tournage de la nouvelle version ne cesse d’être repoussé, ça devient rageant, mais certainement pour le mieux. Mais je m’égare. Bref, Khoral me parlait donc de ce jeune réalisateur, Simon Dronet, qui avait réalisé un petit film formidable, tout con, avec 2 bouts de ficelles (en l’occurrence du fil de pèche). Le concept est simple, mais la mise en scène, le montage, la voix-off, tout concorde afin de donner un petit bijou sans prétention, mais… abouti.



Bref, il y a dans ce film un petit air de saint Graal du court métrage. Une idée simple mais solide, bien écrite et bien exécutée, comme un idéal. En aparté, vous pouvez toujours checker sur son site ou sa page Dailymotion, il y a aussi des fictions plus classiques qui sont formidables, comme les gens de mon entourage vous avez compris.

Et j’en viens à ce qui m’a poussé à écrire ce texte. La quadruple frontière entre l’inspiration, l’hommage, la référence et le plagiat a cela de flou que vous ne savez plus vraiment d’où viennent vos idées. Bref, ce film a déclenché une petite idée de court. Oui oui, avec une histoire et tout. Un truc forcément formidable, je vous dit que ça. Mais là où c’est amusant, c’est que dans mon processus créatif, mon intense cogitation, je me sens obligé. Pire, investi par le besoin d’y ajouter des effets spéciaux, de chercher à intégrer After Effects dans la production. Chassez le naturel, il revient au galop. Comme si mon processus créatif ne pouvait être validé que sous certaines conditions esthétiques, comme si le fond dépendait d’une forme bien particulière.
Amusant également que certaines techniques qui seront utilisées pour la production de ce court métrage, ont été expérimentées lors de la production de la première version de Sobe (entre autre le tracking). Ce qui fera l’objet d’une future causerie : comment les créations rebondissent les unes des autres, un peu comme tiré de la côte d’Adam. Tout un programme (formidââââble évidemment).

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Bonjour à tous... Mon p'tit nom à moi c'est Nicolas Plaire, je suis réalisateur, designer, monteur et je fais bien le thé. Dans mes pérégrinations à la recherche d'inspiration (ou d'idées à piquer sans vergogne!) je me suis dit que ce serait sympa de partager mes découvertes. Ceci est donc mon blog où je showcase mon travail, mais où je présente des clips, des artistes, des pubs, des jeux vidéos qui me plaisent. Parfois je me laisse aller dans des réflexions plus personnelles sur mon métier, l'inspiration, la vie et les abeilles.

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