Ce nouveau film Supinfocom rebondit parfaitement sur une petite réflexion que je me faisais il y quelques temps en comparant les films d'animation en 3D avec les films d'animation dits « traditionnels ».
La 3D est un outil formidable et elle a permit à l'animation, notamment grâce à Pixar, de se débarrasser de l'étiquette connotée enfantine que Disney un peu malgré eux, leur avait collée. Pas de doutes là dessus, c'est génial, youpi.
Mais la 3D a selon moi un gros problème: il est très dur de créer un look final qui ait l'air vraiment personnalisé là où la patte du réalisateur se faisait fortement ressentir avec les dessins animés 2D. Vous avez d'un coté un art très tactile, totalement dans le prolongement de la main du dessinateur et de l'autre l'utilisation de logiciels et de machines qui viennent s'intercaler entre l'artiste et l'image finale. La 2D permettait de faire immédiatement ressortir le style de l'auteur, son coup de crayon, sa patte presque inimitable. L'animation elle même puisque dessinée image par image faisait ressortir un point de vue sur le mouvement là où des routines d'animation, de la motion capture et autres outils standardisés sont utilisés pour animer des modèles 3D qui n'échappent pas non plus à la standardisation. Si vous avez vu le trailer de Monsters Vs Aliens de Dreamworks, ne me dites pas que vous n'avez pas pensé, notamment chez les humains, au look des personnages des Indestructibles de Pixar. Même têtes surdimensionnées sur corps tout fins, même texture de peau aux joues bien roses. Kung Fu Panda est un certes bon film, mais il y a quand même 1000 fois plus de challenge visuel dans cette séquence d'ouverture mi-2D, mi-3D que dans le visuel relativement convenu de la suite.
Et ouais! L'informatique est un outil de création incroyable mais il est bien plus soumis aux normes et aux standards que ne le sont les mouvements d'une main humaine, au risque de passer pour un vieux con.
Et bien, Clément Soulmagnon, Yann Benedi, Sébastien Eballard et Quentin Chaillet, étudiants à Supinfocom ont probablement dus avoir le même constat, car Gary, leur court métrage pourtant en 3D ne ressemble en rien au court 3D habituels. Et dans leur interview pour Motionographer, ils s'expliquent longuement (mais en anglais bancal) sur les différentes méthodes utilisées pour donner à leur film un look différent. Et c'est ça qui est bon.
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