Oops

Oops est un projet d’art moderne. Oops est un montage impressionnant de vidéos récupérées sur YouTube. Oops a remporté prix de la meilleure vidéo expérimentale aux derniers Vimeo Awards et Oops vous hypnotise pendant 10 minutes tout rond alors que Oops est objectivement moche, surexposé et mal cadré comme une vidéo YouTube. Mais Oops est l’un des trucs les plus fascinants que j’ai vu cette année [même si la vidéo est datée de 2009, on va dire que ça rentre dans la case 2010, pour les tops de fin d’année tout ça]. Je pourrais écrire un long texte sur pourquoi Oops est une vidéo géniale. Y’aurait tellement de choses à dire sur les sensations, lex textures sonores, la représentation de notre époque, les codes esthétique de la vidéo amateur, le diamant brut de la candeur, le lien mondialisé de ces vidéos qui nous englobent, mais je le ferais mal. Alors y’a qu’à laisser l’auteur de la vidéo, Chris Beckham, en parler, dans la langue de Taylor Swift:

“Somewhere between a home-video mixtape and a postmodern travelogue, "oops"—a ten-minute art video composed entirely of appropriated YouTube videos, seamlessly stitched together via a motif of camera drops—serves both as transportative adventure and metaphorical elucidation of YouTube itself (i.e. endless related videos), exemplifying the Internet's infinite repository of "throwaway" social documentation. From suburbia to subterranea, the radically shuffling environs induce a vertiginous yet aesthetically contextual thread—a transcendent, reincarnating POV; our omnipresent Camera—by which, the nature of the ultra-verité videos, eschewing any filmic grounding, plunges the viewer into a relationship of fleeting immediacy w/ its many videographers: a self-portrait at arms length, the digital blur of an obscuring thumb, a disembodied narrating voice. This abstractly voyeuristic portrayal of an ever-filming generation (who won't let the transcendence of being in A Moment inhibit their document-everything impulse) presages a future where every instant of our existence, from the mundane to the sublime, is preserved and catalogued for all to see.”

Ouais c’est trop ça. Et puis parfois t’as des transitions, ben tu les a même pas vues venir. Oops.