Et voilà, je me suis prit à nouveau la tête avec un autre réalisateur sur net. Ca doit un peu venir de moi, faut l’avouer. Bon le présent échange a été plus court que d’autres joutes verbales plus longues et plus virulentes. Ca c’est pour l’instant résumé à un aller-retour de messages privés sur le forum post-prod. J’avoue être assez direct lorsque je donne mes avis et les teinter parfois d’une légère provocation, mais je pense rester franc et honnête. J’ai, jusque dans ces pages, loué le talent de nombres de jeunes réalisateurs/designers amateurs. Et parfois, il m’arrive d’être un peu dur aussi.
Cette fois-ci c’était pour un clip de hardcore-metal et au-delà de la nullité absolue de la chanson (mais allez, sortons le fabuleux :chacun ses goûts), j’avais trouvé le clip sans imagination, entrecoupé d’extraits de Homo Finalis, un précédent court du réalisateur, mais sans qu’il y ait un quelconque lien entre le groupe et le court. Juste qu’apparemment les musiciens avaient aimé le film et ont voulu en reprendre des images façon clip de chanson de film. Donc une série de choix plutôt sans intérêt et les plans tournés avec le groupe se limitaient les voir beugler leur chanson la nuit dans la forêt, chose que j’ai déjà vue au moins deux mille fois. Au bas mot. Bref, je manifestais mon étonnement de voir le réalisateur de Homo Finalis, film certes imparfait, mais extrêmement réussi au niveau de l’univers et de l’esthétique, avec des partis pris plutôt audacieux, se contenter d’une œuvre aucunement inventive. Avec mes mots à moi quoi. Et notre ami de me répondre qu’il « aimerait voir si ma façon de réaliser était aussi impardonnable que la sienne ». Impardonnable, sous entendu par rapport à ce que j’avais vu de lui avant, mais je crains que ça a échappé à notre ami.
Et cette petite histoire m’a faite un peu cogiter. Combien avons-nous vu de réalisateurs prendre la mouche sur le net lorsque leur dernière production se fait éreinter ? Moi je ne les compte plus. Ces gens apparemment incapables de se dissocier de leur œuvre, arguant leur amour inconditionnel et fusionnel avec le cinéma. Et vous savez ce que ça donne ? Des gens susceptibles, certains que le contradicteur est :
A/ un aigri
B/ un réalisateur jaloux du talent de celui qu’il critique
C/ un mec super jaloux de pas pouvoir vivre son rêve à lui
D/ Obi Wan Kenobi (qui rappelons-le aurait préféré être sculpteur sur bois plutôt que Jedi)
Enfin bref, il s’agit en général tout un tas de considérations afin de donner à son contradicteur des intentions et des sentiments sans avoir le début d’une preuve. Quelque chose pour le rabaisser et du coup retirer la crédibilité de son jugement.
C’est pourquoi il est temps de créer une charte de bonne conduite des réalisateurs face aux critiques sur le net.
Cette charte devrait stipuler qu’il est interdit de s’énerver lorsque le film se fait critiquer dans son entièreté ou uniquement en partie.
Il devrait également être interdit de sortir l’argument du « cinéma, c’est toute ma vie, si tu critique mon film, c’est comme si tu me critiquais moi et donc je vais te marraver ta race connard »
Sont aussi interdits tout un tas d’arguments visant à s’en prendre personnellement au contradicteur : « t’es jaloux », « t’es frustré » ou le grand classique : « t’es pas capable d’en faire autant »
Est aussi interdit l’argument du : « oui mais on en a chié des ronds de chapeau pour le faire ce film » parce que personnellement on s’en fout, si le résultat final est pourri, fallait pas le montrer même si c’est frustrant.
La charte serait éventuellement à compléter, ce n’est évidemment qu’une ébauche.
Evidemment, il faut pour cela que le critique soit évidemment objectif et argumente son avis, mais sur les forums internet, je trouve que c’est plutôt le cas, mais ça n’empêche pas les débordements de part et d’autre.
Pour faire un petit aparté, dans l’autre sens, notamment sur Dailymotion, je suis pour la destruction pure et simple des commentaires sibyllins à base de « merd », « nul », « pouri » qui me font penser que si on a que ça a dire, il vaut mieux fermer sa gueule.
fp
merd