Peter Jackson, la HD, le film et ta reum


Voilà ce week-end, je suis allé faire un tour à Wellington avec nos potes fransozich. Y’a toujours un clip à finir pour Zoomslide, mais c’est pas grave, ce voyage était prévu depuis longtemps, on allait pas annuler. Merde.
Bref, en refaisant le tour Seigneur des anneaux qui permet de visiter les endroits où a été tourné la trilogie autour de Wellington, notre guide (c’est pas que j’avais grand-chose à apprendre, mais se retrouver sur les lieux de tournage, c’est toujours sympa) m’a parlé d’un court métrage tourné par Jackson. Un truc de 15 minutes se passant pendant la première guerre mondiale. L’intérêt du truc, c’est que c’est un showcase pour une nouvelle caméra HD. Non pas de chez Sony, Panasonic ou Panavision. Non. De chez Red, des gens à priori pas connus. Une caméra qui filme en 4K (4520*2540), directement sur disque dur en progressif pour une somme relativement modique de 17500 dollars, nue. Le reste des données techniques sont un peu floues quant à la compression éventuelle et ensuite les solutions de montage (accrochez vous pour que votre ordinateur vous permette de monter de tels rushes en temps réel) et s’adresse pour l’instant aux professionnels.
La qualité annoncée est à peu près celle du film. Le service marketing de Red fait bien son boulot, mais faut reconnaître que les exemples fournis sur le site donnent grave envie. La caméra est moche, fait mastoc, mais a l’air sacrément bien conçue.
Et tout cela me fait penser à la mort de la pellicule. Les appareils photo numériques ont tués assez rapidement les appareils argentiques. Et malgré la progression constante des films tournés en numériques, j’étais pas encore convaincu. Miami Vice par exemple fait souvent moche et numérique à l’écran, quand Zodiac parvient à imiter le film à la quasi perfection sous toutes les conditions de lumière.
Outre les évidents problèmes liés à la fiabilité des modes de stockage, la vidéo numérique n’a presque que des avantages sur le film. Pas de magasin de pellicule à recharger trop régulièrement, la possibilité d’exploiter directement les rushes en post-prod. Plus de frais de développement puis de scan de la pellicule. Le coût brut d’une minute de film ou d’une minute de HD est indéniablement en faveur du dernier. Bref, outre une qualité sur grand écran qui laissait encore toutes ses chances au film, rien ne justifie que l’on continue sur la voie de cette technologie rendue obsolète par l’avènement de l’ère de la donnée informatique. Ce qui est amusant cela dit, c’est que l’on va passer des années et des années (et tous les petits réalisateurs à la maison le savent) à tenter à imiter le film. C’est virtuellement impossible. Ce qui fait le « charme » de la pellicule, c’est justement son aspect imparfait, les aléas des différents procédés chimiques qui confèrent à chaque image son caractère unique. Depuis l’impression de la lumière imprimant la pellicule à travers les lentilles de la caméra jusqu’au bains chimiques développant, le caractère d’une image sera révélé. Chercher à imiter ça en vidéo qui ne connaît pas autant d’étapes incertaines (grosso modo, dès que la lumière à touché le CCD de la caméra, elle est directement transformée en une image exploitable) me paraît hasardeux et pourtant indispensable. Le mini paradoxe est amusant : on ne veut plus de la pellicule et pourtant il faut absolument l’imiter, la reproduire.
Quoi qu’il en soit, tout comme les cartes mémoires ont remplacées les négatifs, on imagine mal, malgré les inévitables et exécrables puristes, le cinéma échapper à la révolution du numérique. Le marché est encore un tout petit peu trop balbutiant, attendons de voir comment se comporte cette caméra RED sur grand écran avant de crier au génie et y voir l’établissement d’un nouveau standard. Quoi qu’il en soit, c’est prometteur.




Pour un extrait un poil plus long et intéressant du court de Jackson (attention c'est gros)
http://www.appliedvisual.com/redclips/Crossing1k.mov



0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Nobody's Perfect Le Blog qui t'explique la life Avatar Logo
Bonjour à tous... Mon p'tit nom à moi c'est Nicolas Plaire, je suis réalisateur, designer, monteur et je fais bien le thé. Dans mes pérégrinations à la recherche d'inspiration (ou d'idées à piquer sans vergogne!) je me suis dit que ce serait sympa de partager mes découvertes. Ceci est donc mon blog où je showcase mon travail, mais où je présente des clips, des artistes, des pubs, des jeux vidéos qui me plaisent. Parfois je me laisse aller dans des réflexions plus personnelles sur mon métier, l'inspiration, la vie et les abeilles.

Blogger Buster LogoSmashing Logo© Nobody's Perfect.